Eau grégorienne, eau lustrale
Qu'est-ce que l'eau lustrale et comment en fabriquer ?
L’eau lustrale a une origine magique dont l’ancienneté est de 6000 ans au moins.
C’est à l’origine une eau de rosée recueillie dans un pré après la nouvelle lune, au lever du soleil.
Cette eau, filtrée pour la débarrasser de ses impuretés, est placée dans un vase de cristal ou de verre.
Après avoir été exorcisée et consacrée, on y mêle du sel gemme préalablement exorcisé.
Le sel correspond dans la tradition magique au symbole de la terre.
On dépose ensuite dans cette eau, une pincée d’encens d’oliban réduite en poudre.
L’encens correspond à l’élément air, et ensuite, on éteint dedans un charbon incandescent correspondant à l’élément feu.
Ainsi, l’eau lustrale est un résumé symbolique des quatre éléments traditionnels eau-terre-air-feu.
Celle-ci est une des préparations de base des plus usitées en haute sorcellerie et en magie.
L’eau de rosée, base de la préparation, peut être remplacée par de l’eau de puits ou de source.
A condition qu’on la recueille soi-même, à l’endroit où elle jaillit.
Elle se prépare traditionnellement en Lune ascendante. C’est-à-dire trois jours au moins après la nouvelle Lune.
Attention, celle-ci ne pourra validement être utilisée que le temps d’une lunaison (28 jours maximum).
L’eau lustrale restante ne devra jamais être jetée. C’est une eau consacrée, on la laissera simplement évaporer dans un vase large du type saladier, afin qu’elle se dissolve naturellement.
Au cas où on ne disposerait pas du temps suffisant, il est possible de prononcer dessus une formule. Celle-ci, appelée formule d’exécration, rend à l’eau son caractère profane.
Qu'est-ce que l'eau grégorienne et comment la fabriquer ?
L’eau grégorienne est le nom chrétien de l’EAU LUSTRALE des païens qui tiraient du foyer des dieux un tison ardent et l’éteignaient en le plongeant dans l’eau.
Par analogie, ce terme d’eau lustrale fut sans doute employé jusqu’à la prescription donnée par le Pape SAINT GRÉGOIRE.
Le 18 juillet 601, il écrivit à SAINT MELLITUS, l’un des missionnaires d’Angleterre : » Pour consacrer au culte les Temples païens convertis en églises, il faut les asperger d’eau lustrale, y ériger un Autel et y déposer des Reliques « .
L’eau grégorienne est peu utilisée en magie ou en protection car la consécration est faite par un évèque, un abbé mitré ou un prêtre exorciste. Il faut donc avoir affaire à des hommes de religion pour s’en procurer.
C’est une eau lustrale qui sert à la consécration des autels et des églises.
– À l’eau on ajoute du sel, principe de santé et de fécondité, élément de saveur et de conservation.
– De la cendre, en signe de contrition et d’humilité.
– du vin, symbole d’abondance spirituelle, de force, de vie et de joie.
Elle servait également à la réconciliation des églises profanées.
Comment consacrer de l'eau grégorienne ?
L’évêque exorcise et bénit le sel.
Le prêtre exorcise et bénit l’eau, puis le consécrateur va bénir de la cendre de charbon de bois, en traçant dessus une croix par trois fois.
La bénédiction de la cendre, symbole d’humilité et de contrition, était de pratique courante dans la tradition judaïque.
Ensuite c’est un petit flacon de vin qui est béni. Le vin symbole christique est la représentation du sang, et de la force spirituelle, de la vie.
C’est un rappel des rituels de Mithra, dont sont pour la majeure partie issues les traditions chrétiennes.
Ensuite, la cendre et le sel sont mélangés puis l’eau est versée dessus, ensuite on ajoute le vin.
Dans ce rituel on remarque l’absence du feu (le 4ème élément). Pourtant, dans certains rituels il est prescrit d’éteindre un cierge dans le mélange ainsi réalisé.
Autrefois, on bénissait de l’eau à diverses occasions, en l’honneur de certains saints.
Ces eaux étaient censées apporter certaines protections.
Par exemple, on en bénissait en même temps que du pain, du vin, et des fruits pour la fête de saint Blaise, pour protéger contre les maux de gorge.
En l’honneur de saint Hubert, on bénissait de l’eau, du sel et du pain pour se prémunir de la rage canine.
Sources : librement inspiré du livre « pratique de la magie blanche » de Joël Vichery et ajout de Wikipédia.