Le périsprit ou les corps fluidiques
Qu'est-ce que le périsprit ?
Périsprit est un mot inventé par Allan Kardec dans son ouvrage fondateur du SPIRITISME. Il est notamment énuméré dans Le livre des esprits.
Ce mot désigne à la fois l’énergie corporelle d’un être vivant et l’enveloppe d’un esprit après le décès.
De ce mot est parfois dérivé l’adjectif « périspritique ».
Ainsi que nous l’avons dit précédemment, l’esprit, pendant la vie corporelle comme après la mort, est constamment revêtue d’une enveloppe fluidique, plus ou moins subtile ou éthérée. Allan Kardec l’a nommée périsprit, ou corps spirituel.
Le périsprit sert de lien entre le corps et l’âme. Celui-ci transmet à celle-ci les impressions des sens et communique au corps les volontés de l’esprit.
Au moment de la mort, il se détache de la matière tangible, abandonne le corps aux décompositions de la tombe, mais, inséparable de l’âme, il demeure la forme extérieure de sa personnalité.
Le périsprit est donc un organisme fluidique.
Celui-ci est la forme préexistante et survivante de l’être humain, le substratum sur lequel se modèle l’enveloppe charnelle, comme un vêtement invisible, formé d’une matière quintessenciée, qui pénètre tous les corps, quelque impénétrables qu’ils nous paraissent.
La matière grossière, incessamment renouvelée par la circulation vitale, n’est pas la partie stable et permanente de l’homme.
C’est le périsprit qui assure le maintien de la structure humaine et des traits de la physionomie, et cela à toutes les époques de la vie, de la naissance à la mort.
Il joue ainsi le rôle d’un moule compressible et expansible, sur lequel la matière terrestre s’incorpore.
Ce corps fluidique n’est cependant pas immuable : il s’épure et s’ennoblit avec l’âme.
Il la suit à travers ses incarnations sans nombre, monte avec elle les degrés de l’échelle hiérarchique. Il devient de plus en plus diaphane et brillant, pour resplendir un jour de cette lumière éclatante dont parlent les Bibles antiques et les témoignages de l’histoire touchant certaines apparitions.
Le périsprit conserve tous les acquis de l’être vivant. C’est dans le cerveau de ce corps spiritualisé que les connaissances s’emmagasinent et s’impriment en lignes phosphorescentes, et sur lui que se modèle et se forme le cerveau de l’enfant à la réincarnation.
Ainsi, l’avoir intellectuel et moral de l’esprit, loin de se perdre, se capitalise et s’accroît avec ses existences. De là les aptitudes extraordinaires qu’apportent en naissant certains êtres précoces, particulièrement doués.
L’existence de cet état subtil de la matière est démontrée scientifiquement par les expériences de G. Le Bon, Curie, Becquerel, etc… sur la radioactivité des corps.
L’élévation des sentiments, la pureté de la vie, les élans vers le bien et l’idéal, les épreuves et les souffrances patiemment endurées, affinent de plus en plus le périsprit, en étendent, en multiplient les vibrations.
Comme une action chimique, ils en consument les particules grossières et ne laissent subsister que les plus subtiles, les plus déliées.
Par un effet inverse, les appétits matériels, les passions basses et vulgaires réagissent sur le périsprit, l’alourdissent, le rendent plus dense et plus obscur. L’attraction des globes inférieurs, comme la terre, s’exerce avec force sur ces organismes, qui conservent en partie les besoins du corps et ne peuvent les satisfaire. Les incarnations des esprits qui en sont dotés se succèdent rapidement, jusqu’à ce que le progrès par la souffrance vienne atténuer leurs passions, les soustraire aux influences terrestres et leur ouvrir l’accès de mondes meilleurs.
Une corrélation étroite relie les trois éléments constitutifs de l’être.
Plus l’esprit est élevé, plus le périsprit est subtil, léger, brillant, plus le corps est exempt de passions, modéré dans ses appétits et ses désirs.
La noblesse et la dignité de l’âme rejaillissent sur le périsprit, qu’elles rendent plus harmonieux de formes et plus éthéré. Elles rejaillissent jusque sur le corps même : la face alors s’éclaire du reflet d’une flamme intérieure.
C’est par des fluides plus ou moins subtils que le périsprit communique avec l’âme et se relie au corps. Ces fluides, quoique invisibles, sont des attaches puissantes qui l’enchaînent à la matière, de la naissance à la mort, et même, pour les sensuels, jusqu’à la dissolution de l’organisme. L’agonie nous représente la somme d’efforts réalisés par le périsprit pour se dégager de ses liens charnels.
Le fluide vital, dont le périsprit est la source, joue un rôle considérable dans l’économie.
Son existence, son mode d’action peuvent expliquer bien des problèmes pathologiques.
A la fois agent de transmission des sensations externes et des impressions intimes, il est comparable au fil télégraphique, que parcourt un double courant.
L’existence du périsprit était connue des anciens. Sous les noms d’ochéma et de férouer, les philosophes grecs et orientaux désignaient l’enveloppe de l’âme, « lucide, éthérée, aromale ».
Selon les Persans, lorsque l’heure de l’incarnation est venue, le férouer attire et condense autour de lui les molécules matérielles nécessaires à la constitution du corps, puis il les restitue aux éléments par la mort, pour reprendre dans d’autres milieux de nouvelles enveloppes charnelles.
Le christianisme porte également des traces de cette croyance. Saint Paul, dans sa première Épître aux corinthiens, s’exprime en ces termes : « L’homme est mis en terre comme un corps animal, et il ressuscitera comme un corps spirituel. De même qu’il y a un corps animal, il y a un corps spirituel. »
Quoique l’existence du périsprit ait été affirmée à diverses époques, c’est au spiritisme qu’il appartenait d’en déterminer la nature et le rôle exact. Grâce aux expériences de Crookes et autres savants, nous savons que le périsprit est l’instrument à l’aide duquel s’accomplissent tous les phénomènes du magnétisme et du spiritisme. Ce corps spirituel est un véritable réservoir de fluides, que l’âme met en action par la volonté.
C’est lui qui, dans le sommeil ordinaire comme dans le sommeil provoqué, se dégage du corps matériel, se transporte à des distances considérables et, dans l’obscurité des nuits comme à la clarté du jour, voit, observe, entend des choses que le corps ne saurait connaître.
Le périsprit a ses sens, analogues à ceux du corps, mais d’une puissance bien supérieure. Il voit par la lumière spirituelle, différente de la lumière des astres, et que les sens matériels ne peuvent percevoir, quoiqu’elle soit répandue dans tout l’univers.
La permanence du corps fluidique, après comme avant la mort, explique aussi le phénomène des apparitions ou matérialisations d’esprits.
Le périsprit, dans la vie libre de l’espace, possède virtuellement toutes les forces qui constituent l’organisme humain, mais il ne les met pas en action. Dès que l’esprit se trouve dans les conditions voulues, c’est-à-dire dès qu’il peut emprunter au médium la matière fluidique et la force vitale nécessaires, il se les assimile et revêt peu à peu les apparences de la matière terrestre. Le courant vital circule en lui, et, sous l’action du fluide emprunté, les molécules physiques se rangent d’après les lignes essentielles du périsprit ; le corps humain se reconstitue, et l’organisme entre en fonction.
Source : Léon Denis : après la mort.