Qu'est-ce qu'un ectoplasme ?

Un ectoplasme est une substance issue du protoplasme.

Le protoplasme était l’ensemble des substances protidiques qui constitue la cellule, et qui est le siège des processus fondamentaux de la vie. Il comprend le cytoplasme et le noyau. [Man Man. Méd. 1980].

L’ectoplasme peut prendre une forme plus ou moins précise, extériorisé par le médium en état de transe.

Bien que relatée par de nombreux témoins dignes de foi, l’existence des ectoplasmes n’a jamais été scientifiquement démontré.

Le phénomène des ectoplasmes est apparu à la fin du XIX siècle. Il s’est éteint dans les années 1930, sans qu’on en sache la raison.
Cette période coïncide avec l’apogée de la vogue du spiritisme et des tables tournantes.

De nombreux médiums provoquaient alors ces manifestations, avec des qualités très diverses. 

Les plus renommés étaient Daniel Dunglas Home, Eusapia Palladino, Jean Guzik, Franek Kluski et Rudi Schneider.

ectoplasme
manifestation spirite

Quelle est la substance de l'ectoplasme ?

On décrit l’ectoplasme comme une substance le plus souvent blanchâtre. 

Celle-ci peut prendre une grande variété de formes.

Charles Richet, au début du XXème siècle a nommé cette substance « ectoplasme ». 

D’autres noms existent, tels que « téléplasme », « idéoplasme » « plasma psy ».

Une telle substance a été observée dès le début des phénomènes spirites, dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Elle semble issue du corps du médium, sous la forme d’une vapeur lumineuse, ou bien de « pseudopodes ».

Elle se déforme constamment. Elle peut prendre de façon provisoire l’apparence d’un corps humain avec ses vêtements. Mais aussi d’une main humaine ou des objets les plus divers.

manifestation spirite
manifestation spirite

 

La substance qui compose l’ectoplasme se présente sous plusieurs aspects.

Elle peut être solide ou liquide, parfois « fibreux » et gazeuse (cette dernière étant prédominante).

On dit alors que ces objets ont été matérialisés.

L’ectoplasme peut être doux, rugueux, collant ou moite au toucher.

Il peut aussi prendre différentes couleurs, ou être d’un gris blanc.

Il peut aussi être invisible, bien qu’il ait du poids et donner la sensation de contact au toucher.

Il peut parfois laisser des marques sur des objets. Par exemple, des moulages de forme ectoplasmiques, comme les mains, ont pu être réalisés.

A noter que la lumière est très destructrice de tout phénomène ectoplasmique.

En cas de manifestation, il est préférable de maintenir la matière ectoplasmique dans l’obscurité.

L’ectoplasme est fabriqué à partir de l’énergie « animale » du médium. Celle-ci exsude des orifices du médium (narine, bouche, peau, mais aussi parfois chakras, notamment celui du plexus solaire).

Les manifestations étaient souvent accompagnées d’une odeur d’ozone. Souvent légèrement phosphorescentes, les émanations pouvaient parvenir à se condenser et se transformer en mains, visages, etc.

Ce sont les esprits qui extirpent cette matière afin de créer ces phénomènes.

Qui sont les médiums à ectoplasmes ?

Les chercheurs sérieux n’ont jamais nié la possibilité d’être victimes de fraudes. 

Charles Richet consacre d’ailleurs un chapitre entier de son traité de métapsychique à la fraude dans les expériences d’ectoplasmie. 

Mais la plupart estimaient que dans certaines circonstances, toute tricherie avait été impossible.

 

Daniel Dunglas Home (1833-1886)

 

Ses manifestations ont été étudiées pendant plusieurs années par le physicien William Crookes, membre puis président de la Royal Society.

Home produisait surtout des mains et – cas a priori unique – le faisait en pleine lumière.

Crookes relate ainsi une de ses expériences : « Une petite main d’une forme très belle s’éleva d’une table de salle à manger et me donna une fleur. Elle apparut puis disparut à trois reprises différentes, en me donnant toute facilité de me convaincre que cette apparition était aussi réelle que ma propre main. Cela se passa à la lumière, dans ma propre chambre, les pieds et les mains du médium étant tenus par moi pendant ce temps. » « Les mains et les doigts ne m’ont pas toujours paru être solides et comme vivantes. 

Quelquefois, il faut le dire, ils offraient plutôt l’apparence d’un nuage vaporeux condensé en partie en forme de main.»

Si beaucoup d’explications rationnelles ont été avancées à l’époque pour expliquer les prodiges réalisés par Daniel Dunglas Home, personne n’a réussi à prouver qu’il avait effectivement triché.

Jean Guzik (1876-1928)

 

Ouvrier tanneur polonais, il produisit très jeune des manifestations paranormales qui perturbaient son entourage. 

Il fut d’abord étudié par les membres de la Société polonaise d’études psychiques, puis il vint en France en 1922 et 1923 où il fut étudié par le docteur Gustave Geley. 

Les manifestations produites pendant les nombreuses menées à l’ Institut métapsychique international permirent, à leur issue, la rédaction d’un manifeste signé par trente-quatre personnalités, concluant à la réalité du phénomène : 

« Nous affirmons notre conviction que les phénomènes obtenus avec Jean Guzik ne sont explicables ni par des illusions ou hallucinations individuelles ou collectives. Ni par une supercherie quelconque. »

Néanmoins cette affirmation fut ultérieurement niée par une commission de la Sorbonne. 

Les manifestations constatées étaient de natures très variées : phénomènes lumineux, apparitions de formes diverses, contacts, bruits, odeurs, paroles, etc.

Franek Kluski (1873-1943)

 

Son vrai nom était Théophile Modrzejewski. Il vint tardivement à la médiumnité et se mit à la disposition du docteur Gustave Geley dans les années 1920 et 1921. 

Pour garder une trace des ectoplasmes très réalistes produits par ce médium, le docteur Geley eut l’idée d’employer une méthode originale. 

Celui-ci remplissait un baquet d’eau très chaude sur lequel surnageait une épaisse couche de paraffine, d’abord colorée en bleue, puis ultérieurement marquée chimiquement par du chlestérol, substance indécelable mais se colorant en rouge au contact d’acide sulfurique. 

Pendant les séances, qui se déroulaient dans une faible lumière rouge, avec les précautions habituelles, on demandait au médium de plonger les membres ectoplasmiques qu’il avait créés dans ce baquet. 

Le docteur Geley obtint ainsi, entre le 8 novembre et le 31 décembre 1920, les moules, sous la forme d’un fragile « gant » de paraffine vide, de sept mains, d’un pied et d’un bas de visage qui, une fois remplis de plâtre, donnèrent des moulages d’un total réalisme qui sont conservés à l’ institut métapsychique international. 

Une première constatation surprenante fut qu’il s’agissait de mains d’adultes, mais avec des dimensions de mains d’enfants. Après diverses expertises il ressort :

  • Que les moules ont bien été réalisés avec la paraffine contenue dans le baquet, ce qui exclut toute possibilité de préparation préalable des moules.
  • Que la forme de certaines mains, avec des doigts repliés ou les doigts de deux mains entremêlés, interdit d’utiliser un moule rigide en un seul morceau, les mains ne pouvant s’extraire sans briser le moule.

Plusieurs procédés ont été avancés pour expliquer la technique d’une fraude éventuelle. 

Aucun n’a été réellement convaincant et tous impliquaient la complicité, assez peu vraisemblable, du docteur Geley.

Rudi Schneider (1908-1957)

 

Rudi Schneider était absolument ouvert à toutes les formes de contrôles des phénomènes ectoplasmiques. 

Eugène Osty, alors directeur de l’IMI et assez sceptique au sujet des ectoplasmes, a organisé en 1930 une série d’expériences dans des conditions très strictes, avec un dispositif original pour l’époque. 

Des capteurs infrarouges déclenchent automatiquement la prise simultanée de deux photographies dès qu’une manifestation se produit à proximité du médium. 

Il en résultera des dizaines de photographies, sur lesquelles on voit uniquement Rudi Schneider fermement tenu par son contrôleur. 

Aucune émanation n’est visible, mais « quelque chose », de suffisamment consistant pour provoquer une absorption comprise entre 30 et 75 % des faisceaux infrarouges, a provoqué le déclenchement des appareils. 

Bien que les dispositions prises semblent avoir rendu toute fraude extraordinairement difficile, une unique photographie (floue, résultant manifestement d’une double exposition et non confirmée par la seconde photographie simultanée inexplicablement absente) sur laquelle on semble voir le bras du médium libéré, suffira au chercheur britannique Harry Price à estimer qu’il y a eu tricherie.

Que savons-nous de nos jours sur l’ectoplasmie ? 

Comme en ce qui concerne les autres phénomènes paranormaux, les opinions des chercheurs dépendent surtout de leurs convictions philosophiques. 

En fait, nous ne savons même pas si c’est réellement le médium qui produit l’ectoplasme, ou si cette production apparente n’est que ce qu’une entité ou un mécanisme inconnu donne à voir.

Source : Wikipédia pour les biographies des médiums.